Depuis les années 2000 durant lesquelles le secteur de l’e-learning s’est structuré et professionnalisé, les outils de formation digitale se sont rapidement multipliés et ont investit l’univers de l’entreprise. Flexibilité, maîtrise des coûts, accessibilité et attractivité figurent parmi les atouts offerts à la formation professionnelle par la digitalisation. Mais, concrètement, comment les organisations se saisissent-elles vraiment de ces technologies pédagogiques ? Au service de quels objectifs ? Les réponses dans le baromètre 2023 conduit par l’Afinef (Association Française des Industriels du Numérique dans l’Education et la Formation) (1).

La formation digitale : une logique profondément ancrée dans les pratiques des entreprises

95% des entreprises interrogées dans le cadre du baromètre 2023 de l’Afinef déclarent avoir désormais adopté les solutions numériques dans le cadre de la formation professionnelle de leurs salarié·es. Parmi elles, 17% ont sauté le pas depuis 3 ans ou moins : la crise sanitaire et ses confinements successifs ont donc bien permis à de nombreuses organisations de rattraper leur retard en matière d’innovation formative.

Parmi leurs principales motivations à miser sur les solutions numériques figurent :

  • La volonté de rénover et enrichir les supports de formation proposés (60% des répondants) ;
  • Le souhait de faciliter l’accès aux ressources pédagogiques (58%) ;
  • Le besoin de former plus de collaborateurs et collaboratrices (51%) ;
  • Le choix d’améliorer l’attractivité des formations proposées (46%).

Quelles priorités guident les entreprises dans leur choix de dispositifs de formation ?

> Le déploiement de l’apprentissage permanent et informel (100%)
> L’attractivité des formations proposées (92%)
> L’augmentation de la performance terrain des salarié·es (91%)
> La confirmation des compétences (89%)
> La possibilité d’évaluer les salarié·es, avant pendant et après la formation (88%)
> L’accessibilité au plus grand nombre des formations proposées (85%)
> La certification des acquis (84%)
> La valorisation de la formation en tant qu’outil de management (80%)

Le déploiement de l’e-learning n’est toutefois par encore optimal selon les entreprises sondées, qui déclarent rencontrer plusieurs catégories de freins :

  • des freins budgétaires pour 29% d’entre elles ;
  • des freins techniques (25%), comme le manque de temps ou de moyens humains ;
  • ou encore des freins culturels (22%), générés par un manque de compétences et de maturité technologique internes.

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Quels sont les domaines de compétences visés par les programmes de digital learning proposés par les entreprises ?

> Formations techniques / métiers (95 %)
> Management / RH (84 %)
> Informatique et bureautique (78 %)
> Systèmes d’information métiers (75 %)
> Commercial, vente, marketing (69 %)
> Efficacité personnelle et communication (62 %)
> Sécurité et hygiène (57 %)
> Gestion, finance, comptabilité, achat, logistique (57 %)
> Langues étrangères (57 %)

Le blended learning : un modèle de formation professionnel hybride, plébiscité par 85% des entreprises

L’essor digital de la formation depuis les années 2010 (accentué par les contraintes des confinements sanitaires de 2020) a permis à de nombreuses organisations d’expérimenter le « tout distanciel », à l’heure où MOOC (Massive Online Open Course), systèmes de classe virtuelle ou encore gamification prenaient leur envol.

Pour autant, les entreprises se disent aujourd’hui résolument convaincues par les atouts d’un modèle hybride, reposant sur l’alliance de modules d’une part digitaux et d’autre part présentiels. 95% des répondants à l’enquête de l’Afinef déclarent d’ailleurs souhaiter accentuer encore davantage leurs efforts en ce sens.

Particulièrement flexible et adaptable, et ménageant tout autant l’autonomie des apprenant·es que l’interactivité pédagogique, ce modèle mixte se décline en une diversité de configurations possibles.

Parmi elles, notamment :

  • la formation présentielle tutorée: les sessions présentielles restent au cœur du dispositif, mais sont complétées par la mise à disposition de ressources en ligne et d’un accompagnement pédagogique distanciel ;
  • la classe inversée : la formation théorique, suivie en ligne par les apprenant·es, est ensuite mise à l’épreuve lors d’ateliers pratiques présentiels ;
  • la formation distancielle tutorée: elle combine des temps de formation asynchrone, et des sessions de tutorat synchrone (présentielles ou distancielles) ;
  • etc.

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Concernant les outils digitaux associés, les vidéos et les podcasts sont les plus mobilisés (93 %), juste devant les classes virtuelles (84%), les quiz (82%), les plateformes de formation / LMS (Learning Management System, ou logiciel de gestion de formation en ligne) (80%) ou encore les réseaux sociaux et communautés d’entreprise (80%). Quoique moins développées, la réalité virtuelle (58%) et la réalité augmentée (42%) font toutefois partie des moyens évoqués : 20% des répondants déclarent même disposer de casques de réalité virtuelle dédiés à la formation professionnelle.

Enfin, le mobile learning constitue aussi un sujet d’intérêt pour les entreprises en matière de formation professionnelle (55%) : il représente en effet une méthodologie qui non seulement s’adapte particulièrement aux préférences des générations Y et Z, mais aussi améliore la démocratisation et l’attrait de la formation digitale auprès des salarié·es qui en sont encore éloigné·es. Il offre principalement des séquences concises, fragmentées et ludiques, pour s’adapter à des contextes « nomades » d’utilisation ne favorisant pas toujours la concentration des apprenant·es. L’apprentissage sur mobile doit toutefois trouver sa juste place au sein du dispositif formatif, idéalement complété d’autres modules dans le cadre d’un parcours de blended learning structuré.


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